Entre l'impensable et le terrifiant

17 décembre 2012

"Pedia Chovek Lakat Brada"

Journal du Docteur Iakov Howard Drobievski

12 novembre
- J'ai pu effectuer les premiers tests avec la Porte. J'ai pour cela tenté une expérience toute simple : j'ai attaché une cuillère au bout d'un fil, laquelle ai-je lancée à travers la spirale lactescente qui tourbillonne toujours au dessus du petit couloir (bien qu'elle semble se rétracter de jour en jour, il me faut agir le plus efficacement et le plus rapidement possible). Comme je m'y attendais fortement, le fil a été sectionné, ou plutôt brûlé par des gaz inconnus. Aucun objet n'est retombé et j'en ai conclu tristement que je ne pouvais envoyer aucune sonde ou autre appareil de mesure afin de collecter des informations sur le milieu que j'allais devoir affronter. Il va donc falloir que je me prépare plus sérieusement que jamais et ce, en ignorant totalement la nature de l'univers qui se trouve derrière cette passerelle.
Mais le plus dur pour le moment est d'opérer en secret, car les membres du manoir viennent souvent rôder dans les environs pour s'assurer qu'aucune créature n'en sorte de nouveau. Ils ont mis en place des tours de garde réguliers. J'ai donc fait en sorte de me voir confier ceux des heures avancées de la nuit, ainsi, je peux travailler assez tranquillement.

13 novembre
- Me plonger dans l'étude de l'Oetherium m'aide à ne plus penser à autre chose. Aussi, j'ai recouvré quelque motivation. En revanche, la plupart de mes expériences se révèlent être un échec total ; la Porte ne veut rien révéler de ses secrets. Je passe donc des heures à la bibliothèque du manoir, engloutissant sans relâche tout ouvrage pouvant potentiellement traiter des Éthers, ou enfermé dans mon laboratoire à trier les notes prises lors de mes voyages et correspondances. Mais, bien entendu, on n'y trouve que des fragments de légendes obscures, comment faire la part du vrai et du faux entre l'impensable et le terrifiant ?

16 novembre
- J'ai regroupé et trié toutes les notes que j'ai rédigées au cours de mes lectures. Pour le moment, beaucoup de choses restent floues, mais j'ai néanmoins réussi à rassembler quelques pièces de cet incroyable puzzle. Tout cela m'a amené à tenter une nouvelle fois de faire passer un objet à travers la porte, ou plutôt, de la matière organique. J'ai récupéré un peu de mon sang ainsi que quelques échantillons de peau et de cheveux, j'ai placé le tout à l'intérieur d'une bourse en cuir et je l'ai également lancé à travers la spirale mais cette fois, j'ai créé un fil organique à l'aide de cheveux tressés pour les y attacher. Mais une fois encore, le fil a été coupé de manière particulièrement nette, exactement de la même manière que la fois précédente. On peut donc en conclure deux choses : ou bien toute matière non-oetherienne est instantanément détruite à son contact, ou bien, à peine le seuil de cette porte franchi, nous ne sommes déjà plus sur la Terre, ainsi tout est instantanément transporté ailleurs par le bais d'une sorte de « trou de ver oetherien ». Pour ma santé mentale, je vais pencher pour la seconde hypothèse afin de ne pas perdre espoir. Cela dit, je dois tout reprendre à zéro... et le temps m'est compté : touts les tableaux du manoir sont désormais d'un noir d'encre, et la spirale commence à lentement se refermer... Au premier abord cela ressemble à une bonne nouvelle, mais si je veux refermer le passage définitivement, il me faut absolument l'emprunter avant que ne se produisent d'autres événements, plus graves encore (l'ouverture de passages plus grands et plus éloignés par exemple). Et puis mon intuition me dit que sur place, je pourrais en apprendre plus qu'ici pour sceller le sceau de mon mieux.

17 novembre
- Rien, toujours rien. J'ai passé toute la nuit devant la Porte pour effectuer de nouveaux tests qui n'ont aboutis à rien. J'ai notamment essayé d'envoyer des ondes à l'aide d'un sonar, mais celles-ci semblent tout simplement s'évanouir au contact de la Porte. Même résultat en envoyant un rayon lumineux ou un laser. Est-il simplement possible d'entrer dans les Éthers sans y laisser la vie ?

20 novembre
- Je suis le plus imbécile des imbéciles !! Bien évidemment qu'il est impossible d'aller dans l'Oetherium sans mourir, à moins de laisser volontairement son corps derrière soi ! La seule fois où j'ai pu entrevoir ses limbes, ce fut lorsque le Cerbère m'avait possédé, j'ai alors pu pénétrer son monde par le biais d'une transe/rêverie, autrement dit, il faut pouvoir effectuer un voyage spirituel. Se pose alors un autre problème, si je dois vagabonder purement platoniquement vers ce monde de l'essence pure, sera-t-il possible de me défendre avec le seul pouvoir de la pensé ?

21 novembre
- J'ai commencé ce matin à mettre au point diverses drogues afin de pouvoir provoquer artificiellement l'état qui pourra me permettre cette charmante promenade. Étant donné que je combat mes rêves depuis des années, il va me falloir trouver le courage de les laisser m'emporter complètement afin de voyager. Mais cela ne me dit rien qui vaille, je n'aime pas du tout l'idée de devoir laisser mon corps ici et cela m'angoisse de plus en plus. Ce voyage sera au moins une petite mort à défaut de devenir ma véritable fin.
(Plus tard)
Cet après-midi, j'ai eu une nouvelle crise. Quand j'ai retrouvé mes esprits, j'étais allongé dans la chambre de Féliko sur le couvre-lit de ce dernier, j'avais le bras bandé de gaze cramoisie et la tête me tournait si atrocement que j'en avais la nausée. Le félin a avoué du bout des lèvres m'avoir sauvé in extremis d'une violente overdose alors que je mélangeais le contenu des mes expériences matinales avec tout ce qui me tombait sous la main dans la cuisine. Il a refusé de m'en dire d'avantage, mais je suis certain d'avoir fait autre chose, une chose épouvantable... Et je frissonne rien que d'y penser.
J'en suis certain maintenant, une de ces créatures infernales loge dans ma tête et tente de reprendre le contrôle dès que je m'approche d'une solution afin de la détruire. Je pense que je vais perdre la raison avant de perdre la vie, mais à présent, entrer dans l'Oetherium n'est plus seulement le but de toute mon existence ou même mon destin, c'est aussi un défi !

22 novembre
- Les événements d'hier m'ont déstabilisé et je ne sais plus par quel bout continuer mes vaines recherches.

24 novembre
- Plusieurs idées se sont imposées à moi : cryogénisation, électrocution, asphyxie, poison ou autres nouvelles drogues pouvant provoquer un coma artificiel dont l'état est relativement proche de celui du sommeil, etc. Mais je dois l'avouer, aucune de ces solutions ne me semblent être la bonne. Il y a comme une petite voix au fond de mon âme qui me dit que je ne suis pas sur le droit chemin. Je vais pourtant faire quelques recherches sur mes idées, faute de plus de matière.

29 novembre
- Je suis maintenant convaincu qu'il me faut me débarrasser de mon corps pour voyager dans les Éthers, pas le tuer, mais simplement le laisser derrière moi, comme une simple enveloppe que je retrouverais à mon retour (si jamais un retour est possible). Il faut donc que je trouve le moyen de libérer seulement mon essence pour pouvoir voyager en tant qu'esprit pur, ce serait approximativement comme le déroulement d'une expérience de mort approchée, sauf qu'il ne s'agit ni de mourir, ni d'âme consciente, mais simplement de devenir un organisme immatériel de pensées et de flux. Je pense pour cela qu'il me faudra utiliser la créature dont je suis l'hôte forcé ainsi que...

*****

- Assez !

- Attends, le meilleurrr est aprrrès, Nath.

Mais l'ange ne semblait plus vouloir l'écouter tant il était furieux. Viktor referma le journal d'un coup sec avant de le reposer sur la table, follement inquiet. Il observait Nathaniel qui faisait les cents pas dans la cuisine tout en faisant claquer ses grandes ailes blanches en signe d'extrême frustration.

- Comment ?!? Comment a-t-il pu faire ça dans NOTRE dos, dans MON dos ! Sans jamais nous en parler ! Sans...rhaaaa ! Si jamais il n'est pas encore mort, je le tue !!!

Un timide soleil matinal venait déposer une fine poussière d'or sur le tableau d'apparence calme qu'offrait la scène quotidienne du petit déjeuner, malheureusement troublée par la triste découverte de la disparition du docteur Iakov Drobievski, ou plutôt, par la disparition de son esprit.

Ce dernier ne se montrant plus depuis des jours, le jeune slave avait décidé d'aller traquer la bête farouche au sein même de son terrier. Mais en arrivant dans le laboratoire étonnamment silencieux, quelle ne fut pas sa surprise quand il constata que tous les becs de gaz se trouvaient éteints, que tous les appareils s'étaient tus, que tous les liquides étranges restaient curieusement inertes et surtout, qu'aucune brume épaisse ne flottait paresseusement entre les tables de verre. Il avait alors trouvé le plan de travail du scientifique sur lequel trônait le journal de ce dernier, ouvert à la dernière page qu'il avait rédigée. Mais tandis qu'il s'emparait du manuscrit d'une main tremblante, son pied butta contre quelque chose, quelque chose qui le fit frissonner avant même de le voir. Il baissa lentement les yeux et reconnu avec horreur une masse de poils azuréens ; Iakov gisait inanimé sur le sol. Et à l'évidence, puisque ses cheveux ne brillaient plus, il était là depuis longtemps.

Fin de l'épisode (...)

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ENFIN !! Enfin j'ai posté ce foutu morceau de texte que je tente vaguement d'écrire au rythme de deux lignes par soir depuis le dernier post !! Je me sens libre ! Libre d'écrire le prochain, haha ! Oui alors, encore une fois, ya pas mal de scénar, les scènes d'action, ça viendra plus tard. Du coup la moitié des dessins datent de plus d'un mois *soupir* c'est nul d'avoir des devoirs. Mais bon, ya du décor et de la tablette graphique, que demande le peuple ? Ha, puis un grand merci à Kaelmn qui m'a aidé à organiser mes idées, c'était vraiment le bordel dans ma tête.

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Sinon - entre deux pdf d'une centaine de pages - hé bien je fais des fanarts des persos lovecraftiens de ma poto bulgare de Deviantart et des démons en short. Ça me détends... Puis du pixelart aussi parce que, au final, c'est tout de même plus fun que de dormir littéralement sur sa table d'animation à l'école à cause du manque de sommeil (même si animer des tentacules en pixel, j'vous jure que c'est à s'arracher les tifs, d'ailleurs, le résultat final est pas top, mais bon...).