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⊰ Kikile & Grumpf ⊱
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12 août 2012

Perdu dans la Nuit Bleue

barresep-pixel viktor ouvdebutFéliko reprit la fiole sans rien dire, et suivit Viktor jusqu'à sa chambre.

Hamaciakov copie

**Achtung ! Ce texte est une suite directe au récit publié par Helly ICI que je vous invite à (re)lire avant de vous plonger dans celui-ci :) et j'en profite pour dire que cet article a été édité pour rajouter une illustration du texte !**

    Viktor poussa lentement la porte et invita Féliko à entrer d'un hochement de tête appuyé.

    Le chat gris ouvrit de grands yeux ronds, il n'était jamais rentré dans la chambre de son ami car il trouvait cela très impoli de violer l'antre d'autrui sans y être convié. Il découvrait donc avec une certaine curiosité l'espace personnel de Viktor. A dire vrai, officiellement c'était aussi l'endroit où dormait Iakov, mais le scientifique improvisé n'y mettait quasiment plus les pieds depuis qu'il avait installé son incroyable laboratoire à la cave (par on ne sait quel moyen discutable), et il préférait largement la compagnie des alambics à celle des migraines contre-productives que lui infligeaient les habituels ronflements de son compagnon.

    Le félin détailla la mansarde ; bien que la pièce fût de taille respectable, elle semblait minuscule à cause des étagères gorgées de livres qui couraient sur tous les murs disponibles, à l'exception d'un seul, couvert d'affiches de Quidditch, et des tables bancales sur lesquelles trônaient de belles coupes brillantes, des trophées argentés et plusieurs bouilloires sifflantes, à demi-cachés par des liasses de parchemins. L'unique fenêtre était obstruée par une tenture écarlate, grossièrement tendue entre deux poutres, faisant office de volet. Aussi, comme le lit était situé juste en dessous de cette installation, le velours rouge à peine éclairé par un chandelier défoncé prenait également des airs de baldaquin de fortune, ce qui donnait un côté très chaleureux à tout ce théâtre de bric-à-brac.

    Le regard de Féliko fut soudainement attiré par une masse bleue située à sa gauche qui se détachait nettement du reste de la décoration et distingua avec un pincement au cœur l'ancien lit du Docteur fou, entouré de rayonnages métalliques presque vides où seules survivaient quelques ampoules de cristal poussiéreuses et une collection de potions surannées.

- C'est pas grrrand chose, mais au moins tu ne dorrrmirrras pas seul, dit Viktor d'un ton modeste en fourrant nonchalamment ses mains dans les poches de son éternelle tunique rouge.

- C'est merveilleux ! s'exclama le chat avec un grand sourire.

    Le jeune homme lui sourit à son tour, ravi, puis il referma la porte sans bruit avant de s'avancer vers la couche de l'invité afin de retaper l'oreiller moelleux et secouer les épais draps céruléens. Féliko se sentit rougir :

- Ne fais pas ça ! Ce n'est vraiment pas la peine de t'embêter pour moi ! Je... je vais très bien dormir ici ! Vraiment!

- Bon... si tu le dis, dans ce cas je vais te laisser te coucher trrranquillement.

- Tu... tu ne restes pas avec moi ? demanda le félin d'une petite voix hésitante.

    Viktor se frotta l'arrière du crâne avec énergie pour remettre ses cheveux corbeaux en bataille et annonça les yeux pleins de malice :

- Je ne parrrs pas longtemps. J'ai juste une petite chose à fairrre. Une sorte de courrrse urrrgente.

*****

    On pouvait encore distinguer la faible lumière palpitante qui filtrait sous la porte qui menait au «labo secret» comme l'aimait à le surnommer le maître des lieux, bien que l'emplacement du-dit laboratoire fût connu de toute la maisonnée. Viktor s'appuya sur le panneau de bois afin de coller son oreille contre le trou de la serrure mais il ne perçu aucun bruit suspect, aucune explosion joyeuse ou autre rire de possédé face à la victoire de la science. Il posa la main sur le lourd loquet finement ouvragé qu'il fit tourner lentement entre ses doigts tremblants. Il était excité ; l'aventure lui manquait et toute expédition dangereuse, si minime soit-elle, rompait délicieusement son ennui mortel et lui procurait cette douce sensation de danger face à l'inconnu. Pénétrer dans l'atelier de chimiste de Iakov sans se faire prendre n'était pas sans risque, mais pour le bien-être de Féliko, le jeune slave était prêt à tout.

L'imposant battant pivota sans bruit sur ses gonds et dévoila un escalier tortueux qui débouchait sur une grande cave plongée dans une presqu'obscurité, troublée par tous les flacons multicolores bouillonnants paisiblement, ainsi que par les multiples boutons clignotants des divers appareils électroniques douteux qui bipaient affectueusement dans une incroyable mélodie informatique.

    Le dos voûté et tous ses sens en éveil, Viktor arpentait discrètement les allées enfumées, détaillant du coin de l'œil chaque fiole, chaque erlenmeyer qui risquait d'exploser à tout instant malgré le calme apparent de la pièce. Quand soudain, son sang se figea ; il venait d'entendre des marmonnements provenant du couloir adjacent. Sans prendre le temps de réfléchir, il plongea en vitesse sous une table entièrement recouverte de câbles d'alimentation fondus tandis qu'un bruit de pas traînant se rapprochait dangereusement.

- Holy Quetzalcóatl et damnée biotine ! On ne m'y reprendra plus à me lancer dans ce genre de fantaisie juste avant d'aller me coucher. Ah ça non ! Fichue énergie aléatoire...

    Le souffle court, le bulgare serra ses genoux contre sa poitrine quand l'énorme tube transparent qui rampait sur le sol devant lui se mit à cracher des nuages de vapeur brûlante dans un sifflement suraigu, néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de sourire : le scientifique avait bien dit « se coucher » ? Mais alors la chance était avec lui ! Il observa en silence les jambes nues aux poils phosphorescents de Iakov s'approcher d'un immense panneau de commande dont il activa une dizaine de levier avant de s'éloigner en baillant ostensiblement dans une démarche de mort-vivant. Par précaution, Viktor attendit quelques minutes supplémentaires avant de sortir de sa cachette. Il se redressa lentement, et vola trois bocaux vides qui traînaient sur une petite commode montée sur rails. Le plus dur restait à faire, car si le jeune homme était déjà entré plusieurs fois dans la pièce principale du laboratoire (avec ou sans la permission de son propriétaire), jamais il n'était entré dans les salles privées de ce cher Docteur Drobievski.

*****

    Viktor avait le sentiment d'être une sorte de ninja, avançant à pas feutrés et longeant les murs de pierre pour se dissimuler dans la pénombre environnante. Les couloirs lui semblaient d'une longueur interminable, et jamais il n'aurait soupçonné ce bougre de Iakov d'avoir creusé des souterrains aussi profonds, et surtout pourquoi, pourquoi il cachait sa chambre à coucher mieux que son cher laboratoire ? Mais parfois la logique du scientifique échappait à toute rationalité et la plupart du temps, il valait mieux ne pas chercher à comprendre sous peine d'être victime d'une violente migraine. Quoique, à bien y réfléchir, Viktor itou préférait dissimuler sa chambre aux yeux de tous pour ne jamais être dérangé dans ses lectures...

    L’obscurité devenait de plus en plus épaisse au fur et à mesure qu'il s'éloignait de la douce lumière des becs-Bunsen et le slave savait qu'il devait se montrer se plus en plus prudent s'il ne voulait pas finir cryogénisé ou encore emprisonné dans un grand sarcophage de formol. Aussi, il serra fort sa besace contre son ventre pour éviter que les bocaux en verre ne s'entrechoquent trop violemment alors qu'il approchait d'une porte métallique. Il s’arrêta net pour la parcourir entièrement des mains, mais il ne trouva aucune poignée ou serrure. Viktor se grattait la barbe de désappointement en fronçant ses épais sourcils, quand il remarqua un minuscule panneau qui lui réclamait un digicode. Il pouffa de rire. Tout le génie informatique de son ami ne pouvait résister à la magie. Il dégaina sa baguette magique qu'il gardait toujours coincée à sa ceinture et la porte céda sans peine sous l'effet du sortilège de déverrouillage. Retenant son souffle, l'apprenti cambrioleur passa prudemment la tête par l'embrasure.

    Viktor découvrit avec stupeur une pièce minuscule, tapissée de tableaux noirs et de post-it dans laquelle se trouvait un Iakov profondément endormi dans un grand hamac de toile dont il avait cloué une extrémité au mur, et attaché l'autre à un tuyau oxydé qui dépassait allègrement du plafond. Il tenait encore un bout de craie entre ses phalanges crispées et un grand manuscrit d’alchimie lui servait de couverture. Le scientifique venait sûrement de s'endormir depuis peu, car ses cheveux azur brillaient encore avec force, et dans le noir ambiant, son visage serein auréolé de mèches phosphorescentes semblait celui d'un enfant rêveur. Avec une certaine tendresse, le slave observa un long moment ce tableau insolite, puis secouant la tête, il approcha sa baguette de la toison lumineuse.

*****

    Le visage ensommeillé de Féliko s'éclaira quand Viktor, à genoux à coté de lui, secoua sa besace au dessus du lit pour en laisser tomber les trois bocaux.

- Ho ! C'est magnifique ! C'est... c'est... merci ! murmura le chat en levant des yeux humides vers son ami.

- Tu ne devrrrais plus avoirrr peurrr la nuit avec ces talismans-là. Et puisque tu semblais beaucoup aimer les cheveux de notrrre savant farrrfelu, voilà pourrr toi ! déclara le jeune homme lui lançant un sourire plein de dents.

    Il agita une nouvelle fois sa baguette pour faire léviter les trois récipients au dessus de la tête du félin émerveillé. A travers la paroi en verre, on pouvait voir danser les poils brillants, flottant gaiement sur le flux magique et diffusant sur la tapisserie pourpre une agréable et rassurante lueur bleutée. Bercé par leur doux balancement, Féliko ferma lentement les paupières et plongea avec délices dans le monde merveilleux des songes qu'il avait quitté depuis trop longtemps.

Féliktornight copie

Ho ho ho ! Ouais je saiiiiiis, ça fait un sacré bout de temps (rhooo à peine un mois quoi), que je n'ai rien posté ici. Mais je me rattrape avec un (trop) long texte pour sauver ce pauvre Féliko des griffes des ombres maléfiques. Je DEVAIS le faire pour lui.

Sinon je vous propose un peu de pixel art, dont une animation du buste de Iakov Drobievski, entièrement réalisée en pixels sans croquis préparatoire. C'était long (une dizaine d'heures de boulot environ, notamment pour la création de toutes les bouches dans différents angles), mais j'aime beaucoup le résultat !!!!

premiertestvraianim

Puis la suite de l'animation avec des poneys de l'autre article (non ce n'est pas qu'une lubie passagère, c'est du vrai fanatisme), rien que pour vous les grumpfeux. Bon, à la base j'avais fait les effets de transparence et de lumière (le verre des fioles et les éclairs) mais la conversion en .gif ne les garde pas... la vie est trop injuste.
duo2 barresep-pixel viktor fermfin

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Commentaires
K
chloé la rouge : Ba ouais ! XD Hey, ça fais rudement plaisir de t'voir ! La couleur doit te plaire !
C
lucile, en mi-août, anime des poneys en gif.<br /> <br /> muahaha.
K
Ayé, c'est lu -°w°-
L
ayé, c'est posté -°w°-
K
> Helly : Mais ça va pas non ?? Le Soleil c'est hyper dangereux !!!<br /> <br /> <br /> <br /> > The Incredible Cuix : Vrai ? Woaaah, j'ai hâte de te lire alors ! Moi je me force à écrire pour ne pas perdre de vocabulaire et pour m'entrainer aux descriptions de lieux. Les vieux abandonware ? Wiiiiii, ça c'est du compliment !
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